Les sujets historiques


Salle 9

Le XIXe siècle a été le siècle de l’histoire par excellence. Dans le contexte révolutionnaire, impérial et sous la Restauration, il est apparu crucial de maîtriser le récit des événements du passé. Chaque régime politique s’est ainsi approprié l’histoire et durant les premières décennies du XIXe siècle, une réflexion sur la méthodologie des sciences historiques a été entamée.

Dans ce contexte, l’archéologie avait une importance capitale et Napoléon III a initié des chantiers de fouilles, notamment sur le site supposé d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne.

L’importance donnée à l’histoire s’est traduite dans les arts par la fondation de musées et par la production d’œuvres qui témoignent d’une recherche de véracité historique. La formation des artistes a aussi été adaptée : un cours d’histoire basé sur le costume et les mœurs antiques a été dispensé à partir de 1819 à l’École des beaux-arts puis une chaire d’histoire et une chaire d’archéologie ont été ouvertes en 1863.

 

Salle 9
Salle 9 © Marco Illuminati

Camille Claudel

Visite thématique

Camille Claudel

Visite thématique

Cette visite replace le parcours de Camille Claudel dans son contexte historique et biographique et permet de découvrir la plus importante collection d’œuvres de l’artiste au monde.

 

 

Camille Claudel, La Valse, 1889-1893, Musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine © Marco Illuminati

 

 

 

 

 

 

Informations pratiques

Lieu : Horaires & Tarifs :

Durée : 1h

 

Tarif : 4 € en plus du billet d'entrée au musée

 

Réservation conseillée :

En ligne

03 25 24 76 34

reservation@museecamilleclaudel.fr

Char de Diane et Char de Minerve

Char de Diane et Char de Minerve Char de Diane et Char de Minerve

Char de Diane et Char de Minerve

1897-1898 H 67 cm • L 65 cm • P 36 cm / H 68 cm • L 67 cm • P 37 cm Origine : Dépôt de la Cité de la céramique (Sèvres et Limoges) en 2017 N° d'inventaire : D2017.7.7 et D2017.7.6 Copyright : Tony Querrec / RMN-GP

Ces deux chars font partie du grand surtout de table élaboré par Emmanuel Fremiet et la Manufacture de Sèvres pour le palais de l’Elysée et exposé à l’Exposition universelle en 1900. Cet ensemble de sept groupes mythologiques dont certains mesurent près d’un mètre de haut était destiné à décorer le milieu de la table lors des dîners officiels les plus prestigieux.

Minerve est bien reconnaissable grâce à ses attributs : le serpent lové à l’arrière du char, la chouette ornant son bouclier, la branche d’olivier qu’elle tient à la main, le casque à cimier et l’égide qu’elle porte sur les épaules ; la lance est manquante sur cet exemplaire. La représentation de Diane est plus déroutante : l’arc, les flèches et le diadème orné d’un croissant de lune sont bien ses attributs habituels, le chien et l’ours font référence à ses activités de chasseresse. En revanche, les rennes qui tirent le char, la peau d’ours qu’elle porte sur le dos, la branche de pin qu’elle tient à la main ainsi que la neige marquée par les empreintes de roues et de pattes font référence à un monde nordique étranger à Diane. Dans ses comptes-rendus de l’exposition en 1900, la presse évoque une « Diane finlandaise », suggérant un syncrétisme des mythologies gréco-romaine et nordique sans donner plus de précisions.

Ces objets de prestige aux formes complexes ont aussi donné à la Manufacture de Sèvres l’opportunité de démontrer l’étendue de son savoir-faire. Chaque groupe est ainsi constitué d’un grand nombre de pièces moulées séparément et assemblées ensuite. La presse s’est aussi faite l’écho des différentes tentatives nécessaires pour cuire le premier exemplaire du Char de Minerve en raison de la finesse des pattes des rennes, montrant la prouesse technique réussie par la Manufacture.

Voir aussi dans les collections :

Monument au docteur Ollier

Monument au docteur Ollier

Monument au docteur Ollier

avant 1904 Origine : Don d’Alfred Boucher en : 1905 N° d'inventaire : 1902.376 Copyright : marco Illuminati

Ce plâtre est le modèle des deux monuments en bronze érigés à Lyon en 1904 et aux Vans en 1905, en hommage au docteur Léopold Ollier (1830-1900). Né aux Vans, nommé chirurgien major à l’Hôtel-Dieu de Lyon en 1860 et professeur à la faculté de médecine de cette ville en 1877, celui-ci est considéré comme le fondateur de la chirurgie orthopédique moderne, à l’origine d’avancées décisives dans la chirurgie réparatrice qui utilise les propriétés de régénération des os pour éviter l’amputation. Il a notamment mis en œuvre ces principes novateurs au cours de la guerre de 1870, où il a déployé une intense activité avant d’être fait prisonnier par les Prussiens. Il est représenté un bistouri à la main, vêtu de sa robe académique et portant les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. Le monument de Lyon a été érigé grâce à une souscription internationale et son ampleur témoigne de la renommée dont jouissait alors le médecin, d’autant que le reliquat de la souscription a financé une partie de la statue des Vans. Gabriel Bonvalot, gendre d’Ollier et proche de Boucher, a peut-être été à l’origine de l’attribution de la commande au sculpteur. Le docteur possédait d’ailleurs au moins une sculpture de l’artiste dans sa collection personnelle, un marbre du Nu devant un paysage marin, conservé lui aussi au musée Camille Claudel. Alors que les Vansois sont parvenus à sauver le leur, le monument lyonnais a été refondu pendant la Seconde guerre mondiale, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux par le gouvernement de Vichy

Le Musée caché 2023

Expo photo en plein air

Le Musée caché 2023

Expo photo en plein air

En 2022, trois classes des écoles primaires de Nogent-sur-Seine ont participé à un ambitieux projet artistique avec l’Association Nature du Nogentais et le photographe Philippe Brame.​

La nature était le thème commun aux œuvres et objets archéologiques « cachés » dans les réserves sélectionnés par les élèves. Lors de séances au musée et en plein air, ils ont pu observer, comprendre, écrire et photographier la nature, réelle ou représentée. ​

Informations pratiques

Lieu :

Parc de l'ancien musée Dubois Boucher

Horaires & Tarifs :

Accès libre

La sculpture dans la sphère privée


Dans les intérieurs bourgeois


Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la bourgeoisie s’est passionnée pour la sculpture décorative. Des catalogues proposaient des modèles variés et même des décors de pièces complets, inspirés des hôtels particuliers de la très haute société. Le goût était alors à la profusion ornementale : cheminées et buffets y étaient couverts de sujets sculptés.


L’invention de la machine Collas qui permet de réduire ou agrandir les modèles, le développement de la fonte au sable qui offre un gain de temps et d’argent et l’apparition de contrats entre artistes et maisons d’édition ont fait entrer la sculpture dans l’ère industrielle. Désormais reproduites en série, les sculptures pouvaient être commandées en différentes tailles et matières (bronze, biscuit de porcelaine, plâtre, carton-pierre…) et étaient accessibles à toutes les bourses. Les sculptures d’édition sont soit des réductions d’œuvres à succès, soit des modèles conçus spécialement pour l’édition.

Salle 8
Salle 8 © Marco Illuminati
Salle 8
Salle 8 © Marco Illuminati
Salle 8
Salle 8 © Marco Illuminati

Représentations du travail


Le thème du travail a passionné le XIXe siècle. Il a d’abord été développé avec beaucoup de succès en peinture au point que les « paysanneries » sont devenues un genre artistique.
 


Des sculpteurs ont participé à ce mouvement et ont offert une vision pittoresque et idyllique de la campagne dans la sculpture de Salon et d’édition. La valorisation du travailleur agricole a été encouragée par l’État, en particulier sous la IIIe République qui souhaitait améliorer les conditions de santé et d’hygiène dans les campagnes. Ainsi, les paysans représentés sont des hommes sains et robustes.

Dans le dernier quart du XIXe siècle, la représentation du travail s’est intensifiée en sculpture et s’est élargie à une plus grande diversité de métiers, symbolisés par leurs outils : forgerons, terrassiers, ouvriers, mineurs ont rejoint les paysans. Malgré un vocabulaire réaliste, certains sculpteurs n’hésitaient pas à employer le nu, en référence à l’Antiquité, pour sublimer le corps des travailleurs.

Salle 7
Salle 7 © Abril M. Barruecos
Salle 7
Salle 7 © Marco Illuminati
Salle 7
Salle 7 © Marco Illuminati
Salle 7
Salle 7 © Marco Illuminati

Allégories, mythologies


L'évolution du traitement des thèmes mythologiques

Dans l’enseignement artistique, l’étude de la mythologie grecque et latine était incontournable et les sculpteurs en restaient empreints tout au long de leur carrière. L’omniprésence de la mythologie n’empêchait pas les artistes de faire preuve d’imagination et de liberté dans le traitement de leurs sujets. On observe ainsi dans cette salle plusieurs sensibilités. Pour le marbre d’Hébé, Jules Franceschi a puisé son inspiration dans l’art néoclassique tandis qu’Emmanuel Hannaux se situe dans le courant néo-baroque, traitant avec fougue le mythe d’Orphée dans Le Poète et la Sirène. À la fin du XIXe siècle, les symbolistes se sont eux aussi emparés du mythe d’Orphée, comme Emile Laporte avec Le Rêve.

D’autres artistes, enfin, ont intégré la mythologie dans leur art de manière très personnelle et originale. Auguste Rodin et Gustave Doré ont ainsi représenté une face bestiale, animale et érotique de la mythologie, rarement abordée dans les œuvres plus officielles

Salle 6
Salle 6 © Marco Illuminati

 

Œuvres exposées dans cette salle   

  • GUSTAVE DORÉ (1832-1883), Nymphe dénichant des faunes, 1879-1880, plâtre, dépôt du musée d’Orsay, Paris.
  • ALFRED BOUCHER (1850-1934), Jason, 1876, édition en réduction du plâtre élaboré pour le concours du prix de Rome de l’École nationale des beaux-arts en 1876, qui valut à Alfred Boucher un second prix, bronze, fonte Gervais, 1re grandeur, achat en 2008.
  • JULES FRANCESCHI (1825-1893), Hébé, vers 1869, marbre, achat en 2006.
  • AUGUSTE RODIN (1840-1917), Faune et Nymphe, vers 1885, plâtre, dépôt du musée des Arts décoratifs, Paris, don d’Henri Vever en1905.
  • ÉMILE LAPORTE (1858-1907), Le Rêve, 1893, plâtre, don d’Alfred Boucher en 1907.
  • EMMANUEL HANNAUX (1855-1934), Le Poète et la Sirène, 1903, plâtre, don de l’artiste en 1905-1906.

Camille Claudel


Après être tombée dans l’oubli, Camille Claudel est aujourd’hui reconnue pour avoir été un des grands artistes de son temps.


Née dans l’Aisne en 1864, au sein d’une famille de la petite bourgeoisie, elle commence très jeune et en autodidacte à modeler la terre. C’est à Nogent-sur-Seine qu’elle est repérée par le sculpteur Alfred Boucher, qui devient son premier professeur. Parti pour l’Italie, ce dernier la confie à un ami, Auguste Rodin. Rapidement, la jeune fille entre dans l’atelier du maître puis, pendant une dizaine d’années, les deux sculpteurs partagent leur vie et leur atelier, échangeant idées, modèles et influences. Camille Claudel affirme alors sa singularité stylistique, multiplie les œuvres virtuoses et voit grandir sa renommée.

Après leur séparation, blessée par la comparaison continuelle de son travail avec les œuvres de Rodin, elle manifeste son indépendance d’artiste en renouvelant totalement son inspiration. En pleine maîtrise de son art, Camille Claudel voit cependant sa créativité tarie par des délires de persécution. Elle se barricade, détruit ses œuvres et finit par être internée à la demande de sa famille, et ce jusqu’à la fin de sa vie en 1943.

 

Accéder à la biographie de Camille Claudel